Une décision forte de la Cour d’appel de Bordeaux, acte de résistance judiciaire

Une décision forte de la Cour d’appel de Bordeaux, acte de résistance judiciaire

pélerin qui marche sur route

Les faits

Le 17 mai 2013, un pèlerin en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle est percuté par un camion en Espagne. Gravement blessé (DFP de 42%), il saisit la CIVI de Bordeaux en 2013 pour obtenir réparation. Depuis plus de dix ans, le FGTI lui verse des provisions successives. Cependant, en 2020, la Cour de cassation a modifié sa position sur la compétence des CIVI dans ce type de situation. Le FGTI a alors saisi l’opportunité de cette nouvelle jurisprudence pour tenter de remettre en cause l’indemnisation en cours..

L’argumentation du FGTI

En s’appuyant sur la jurisprudence issue de trois arrêts de la 2ème chambre civile de la Cour de cassation du 24 septembre 2020 (n° 19-18.361, 19-17.898 et 19-17.899), le FGTI a défendu une double thèse :
• Incompétence de la CIVI au profit du FGAO.
• Application immédiate de la jurisprudence de 2020, sans modulation

Nos arguments devant la Cour d’appel

1. Principe de l’unicité de l’instance de la CIVI :

Nous avons soutenu que la demande de provision de 2020 ne constituait pas une nouvelle instance, appliquer rétroactivement la jurisprudence de 2020 serait une erreur de droit.

2. Le principe de l’estoppel :

Impossibilité pour le FGTI de revenir sur sa position. Changer d’avis après 10 ans de procédure et refuser soudainement de payer constituait une atteinte manifeste à la sécurité juridique et au droit à un procès équitable.

3. L’incompatibilité de la jurisprudence de 2020 avec la CEDH.

La CEDH protège les justiciables contre les revirements de jurisprudence imprévisibles et défavorables, notamment lorsqu’ils ont pour effet de supprimer un droit déjà reconnu.

La Décision forte de la cour d’appel qui s’oppose à la jurisprudence de la Cour de cassation

La Cour d’appel de Bordeaux a rejeté les arguments du FGTI et a :

  • Confirmé la compétence de la CIVI, reconnaissant l’unicité de l’instance.
  • Refusé d’appliquer la jurisprudence de 2020 à cette affaire, estimant qu’elle ne pouvait priver une victime de son droit à indemnisation qui a agi de bonne foi.
  • Sanctionné le comportement du FGTI, rappelant que l’estoppel interdisait à une partie de contester une position qu’elle avait elle-même acceptée pendant plus de 10 ans.
    Consacré l’application des principes de la CEDH, réaffirmant le droit à un procès équitable et à une réparation intégrale des préjudices.

Un signal fort envoyé par la Cour d’appel de Bordeaux.
Une jurisprudence à suivre de près : influencera-t-elle d’autres Cours d’appel ?

Télécharger Arrêt de la Cour d’appel de Bordeaux, 1ère Chambre civile, 17/10/2024.

Condamnation de deux médecins pour homicide involontaire

Condamnation de deux médecins pour homicide involontaire

urgences médical dans un hôpital

Un radiologue et un médecin urgentistes condamnés pour après avoir causé le décès d’un jeune homme de 31 ans en 2014. Admis aux urgences pour une simple fracture du nez, la victime devait décéder dans la nuit des suites d’une mauvaise prise en charge.
Le CABINET MESCAM a accompagné sa famille endeuillée à travers 10 longues années de procédure pour obtenir la condamnation pénale des deux médecins pour homicide involontaire.

Les faits

C’est aux alentours de 20h, le soir du 17 mai 2014, que le père de famille de 31 ans arrivait aux urgences du Centre hospitalier de Marmande-Tonneins après s’être cassé le nez lors d’une chute à vélo. Le radiologue remplaçant réalisait un scanner de contrôle et quittait l’hôpital sans aviser ses collègues d’une anomalie pourtant constatée, à savoir un épaississement de l’épiglotte. L’état du patient se dégradait alors progressivement : voix roque, difficulté à déglutir, bruit anormal à la respiration et impossibilité de boire.

Cherchant à comprendre l’origine de cette dégradation, le médecin urgentiste appelait à plusieurs reprises le radiologue, qui finissait par revenir aux urgences vers minuit pour annoncer la présence de l’œdème épiglottique du cou qu’il avait pu constater plusieurs heures avant. Ne pouvant plus être intubé, la pose d’une mini-trachéotomie en urgence était devenue nécessaire. Le médecin urgentiste passait alors plus d’une heure à chercher à déléguer cet acte. Ce n’est qu’à 1h20 du matin qu’un de ses collègues acceptait de procéder à l’intervention. Trop tard pour le jeune homme en état de détresse respiratoire qui finissait par faire un arrêt cardio-respiratoire.

Le décès était prononcé le 18 mai 2014 à 1h45.

Le rôle du CABINET MESCAM

Le CABINET MESCAM représente la famille du jeune homme décédé : son épouse, ses parents et ses deux enfants (âgés de 1 et 3 ans lors des faits).
Elle les assiste au cours des 10 années d’instruction du dossier, demandant la réalisation d’actes d’investigation spécifiques.
Son action vise également à accompagner les familles dans leur processus de deuil et de reconstruction, en leur offrant un soutien juridique et humain indispensable.
Elle parvient à obtenir le renvoi devant le Tribunal correctionnel pour y voir juger les deux médecins ayant concouru ce soir-là au décès du patient : le radiologue ainsi que le médecin urgentiste.
Son objectif final est que justice soit rendue pour ce jeune homme de 31 ans qui n’aurait pas dû mourir ce jour-là.

Le jugement du Tribunal correctionnel d’AGEN

Par décision du 10 décembre 2024, le Tribunal correctionnel d’AGEN condamnait le radiologue et le médecin urgentiste intervenus le soir des faits.
Reconnus coupables d’homicide involontaire, les deux praticiens étaient condamnés d’une peine de 18 mois et 3 ans d’emprisonnement avec sursis.
Les proches du défunt (épouse, parents et enfants) étaient quant à eux reconnus dans leur statut de victimes, le tribunal déclarant leur constitution de partie civile recevable.
La procédure pénale laisse maintenant la place à leur indemnisation.

Pour aller plus loin, nous vous invitons à consulter les liens suivants :
Sud Ouest
Ouest France
Midi Libre

“ENGAGÉES”, un film de Nicolas Delage : Immersion dans le CABINET MESCAM

“ENGAGÉES”, un film de Nicolas Delage : Immersion dans le CABINET MESCAM

En 2021 et 2022, l’actualité était marquée par le procès du siècle, procès dit « V13 » relatif aux victimes des attentats du 13 novembre 2015. C’est dans ce contexte que le réalisateur Nicolas Delage a choisi de suivre l’engagement de deux avocates bordelaises aux parcours contrastés : Maître Maud SÉCHERESSE, spécialisée dans la défense des auteurs devant les assises, et Maître Marie MESCAM, qui représente les victimes dans des affaires de dommages corporels.

Pendant plus d’un an, le réalisateur va donc filmer Me SÉCHERESSE et Me MESCAM entre rendez-vous clients, réunions d’équipe, audiences, réunions d’information, déplacements…

Le reportage va présenter notamment Maître Marie MESCAM lors d’une réunion d’information avec les familles des victimes de l’accident de car de Puisseguin, survenu le 23 octobre 2015 en Gironde. Cet accident, l’un des plus meurtriers de l’histoire routière française, a coûté la vie à 43 personnes, principalement des retraités qui effectuaient une excursion en bus. À ce jour, l’instruction est toujours en cours, et les familles attendent des réponses sur les responsabilités engagées. Lors de ces réunions régulières, Me MESCAM tente d’apporter des éclaircissements sur l’état du dossier et d’accompagner les proches dans leur difficile quête de justice, face à une procédure judiciaire longue et complexe.

Le documentaire suit également Maître MESCAM dans sa mission auprès des victimes des attentats du 13 novembre 2015. Présente à ce procès historique qui s’est tenu entre septembre 2021 et juin 2022 à la Cour d’assises spéciale de Paris, Me MESCAM a accompagné plusieurs victimes et survivants, tentant de leur offrir un soutien à la fois juridique et humain face à la douleur du souvenir et à l’épreuve du tribunal. En effet, son rôle ne se limite pas à une défense technique : elle doit aussi les préparer psychologiquement à revivre ces événements traumatiques, les aider à exprimer leur souffrance devant la Cour et leur permettre d’affronter les accusés, parmi lesquels Salah Abdeslam, seul membre des commandos encore en vie. Ce travail délicat, mêlant écoute et accompagnement, est au cœur de l’engagement de l’avocate.

Ainsi, au-delà des affaires médiatisées, ce documentaire met en lumière la vision du Cabinet MESCAM dans la défense des intérêts des victimes, avec un mot clé qui le caractérise : la proximité. Au sein du cabinet, chaque assistante et chaque collaborateur joue un rôle essentiel pour garantir aux victimes un espace de parole, où elles peuvent poser toutes leurs questions et obtenir des réponses précises. Ici, aucune précipitation : prendre le temps d’écouter, d’expliquer et d’accompagner est une priorité absolue. Dans des affaires où la douleur et l’incompréhension sont omniprésentes, ce lien humain est fondamental pour que les victimes puissent se reconstruire et avancer dans leur parcours judiciaire.

Pour en savoir plus nous vous invitons à consulter :
France 3 Nouvelle-Aquitaine

Millas : un procès hors norme

Millas : un procès hors norme

Le 14 décembre 2017, une tragédie frappe la commune de Millas, dans les Pyrénées-Orientales : une collision entre un car scolaire et un train express régional au passage à niveau n°25 entraîne la mort de six collégiens et en blesse dix-sept autres. Ce drame plonge de nombreuses familles dans le deuil et suscite une onde de choc nationale.

La procédure

Le procès de Nadine Oliveira, conductrice du car scolaire impliqué dans l’accident, s’ouvre en septembre 2022 devant le tribunal correctionnel de Marseille. Elle est poursuivie pour homicides et blessures involontaires. Dès les premières audiences, la prévenue maintient sa position, affirmant que les barrières du passage à niveau étaient levées au moment de la collision. Cette affirmation est contestée par les conclusions de l’enquête, qui indiquent que les barrières étaient abaissées et fonctionnaient correctement.
Le 18 novembre 2022, le tribunal condamne Nadine Oliveira à cinq ans de prison, dont quatre avec sursis, et prononce l’annulation de ses permis de conduire avec interdiction de les repasser pendant cinq ans. Cette décision est accueillie diversement par les familles des victimes, certaines estimant la peine insuffisante au regard de la gravité des faits.
La défense, insatisfaite du verdict, fait appel, prolongeant ainsi la procédure judiciaire.

Le déroulement du procés

En octobre 2024, le procès en appel se tient, ravivant la douleur des familles et la complexité des débats.
Le parquet requiert une peine de cinq ans de prison, dont deux ferme, à l’encontre de Nadine Oliveira, estimant qu’elle a franchi le passage à niveau sans prêter attention aux barrières abaissées. L’avocat général souligne le « déni important de réalité » de la conductrice, qui persiste à affirmer que les barrières étaient levées.

Le rôle de Maître Marie Mescam

Maître Marie MESCAM représente 7 familles de victimes en tant que parties civiles.
Forte de son expérience en matière d’accident collectif (Attentats, catastrophe de Puisseguin, Incendie de la Marina), lors des audiences, Maître MESCAM souligne l’importance de tirer des leçons de ce drame pour éviter qu’un tel accident ne se reproduise. Elle insiste sur la nécessité d’une réflexion approfondie concernant la sécurité des passages à niveau et la formation des conducteurs de transports scolaires. Son action vise également à accompagner les familles dans leur processus de deuil et de reconstruction, en leur offrant un soutien juridique et humain indispensable. Elle met en avant l’impact durable de la tragédie sur les familles, rappelant que « ce sont des familles brisées, encore aujourd’hui ».
Son objectif demeure d’obtenir une reconnaissance judiciaire à la hauteur des souffrances endurées et de veiller à ce que des mesures soient prises pour renforcer la sécurité des transports scolaires.

Le délibéré de la Cour d’Appel Aix-en-Provence

Le 07 février 2025, la Cour d’Appel d’Aix-en-Provence a rendu sa décision.

Sur le plan pénal, la culpabilité de la conductrice a été confirmée et sa peine alourdie.

Sur le plan civil, là aussi la Cour d’Appel nous a entendu insistant sur le caractère collectif de l’accident qui a touché des enfants et a ainsi majoré le montant des dommages-et-intérêts.

Il s’agit d’une décision qui fera date en matière d’indemnisation des victimes et qui a été rendue possible par un investissement sans faille du Cabinet Mescam et une collaboration avec les autres avocats des parties civiles.

Pour aller plus loin, nous vous invitons à consulter les liens suivants :
France Info
Marianne
France Bleu Roussillon

L’avocat spécialisé en dommage corporel

L’avocat spécialisé en dommage corporel

En France, devenir avocat spécialisé en droit du dommage corporel n’est pas un titre accessible à tous. Ce statut, reconnu par le Conseil National des Barreaux (CNB), exige de passer un examen rigoureux. Moins de 0,2 % des avocats en France détiennent aujourd’hui cette spécialisation, ce qui en fait une expertise rare et précieuse.

 

Le rôle de l’avocat spécialisé en droit du dommage corporel

Pour réparer intégralement le préjudice subi par la victime, il est impératif de faire appel à un avocat ayant une expertise pluridisciplinaire :
Connaissance médicale : Comprendre et traduire en termes juridiques les conclusions des rapports médicaux est crucial pour évaluer précisément les préjudices.
Maîtrise des préjudices indemnisables : La nomenclature Dinthilac, établie en 2005, détaille 29 postes de préjudices, distinguant les préjudices patrimoniaux et extrapatrimoniaux, temporaires et permanents. Parmi eux, on retrouve les préjudices techniques comme le déficit fonctionnel permanent, ou encore les préjudices professionnels. Un avocat spécialisé saura identifier chaque poste applicable à votre situation.
Compétence en négociation et contentieux : L’avocat spécialisé intervient à chaque étape de la procédure, qu’il s’agisse de négocier avec les compagnies d’assurance ou de défendre vos intérêts devant les tribunaux.

 

Pourquoi faire appel à un avocat spécialisé est indispensable ?

La complexité des dossiers de dommage corporel exige un haut niveau d’expertise. Un avocat non spécialisé peut manquer de réflexes cruciaux, comme l’identification de préjudices spécifiques ou la contestation d’une évaluation incomplète. En revanche, un avocat expérimenté dans ce domaine apporte des garanties :
Une défense adaptée à chaque situation, grâce à une connaissance approfondie des rouages procéduraux.
Une défense exclusivement pour la victime : l’avocat spécialisé n’intervient qu’aux côtés des victimes avec une compréhension empathique des enjeux humains et financiers pour la victime.
Une défense efficace face aux assureurs et devant les tribunaux, appuyée par des précédents jurisprudentiels et des arguments techniques solides.

 

Les avantages d’un avocat spécialisé

1. Optimisation de l’indemnisation

Un avocat expert en droit du dommage corporel s’assure que la victime soit indemnisée au plus juste. En identifiant et en documentant tous les postes de préjudices, il maximise les chances d’obtenir une réparation intégrale. Une approche non spécialisée risque d’omettre certains préjudices, réduisant ainsi le montant de l’indemnité.

2. Actualisation des connaissances juridiques

Le droit du dommage corporel évolue rapidement, avec des décisions jurisprudentielles qui affinent les modalités de calcul ou reconnaissent de nouveaux préjudices. Un avocat spécialisé a une obligation de formation de 10H dans son domaine pour garantir à ses clients une défense conforme aux dernières avancées.

3. Appui dans les expertises médicales

Les expertises médicales, étapes clés dans l’évaluation des préjudices, sont souvent complexes et intimidantes pour les victimes. Un avocat spécialisé peut accompagner son client, contester les conclusions défavorables et solliciter une contre-expertise si nécessaire.

4. Gestion des relations avec les compagnies d’assurance

Les assureurs ont souvent pour objectif de minimiser les indemnisations. Un avocat expérimenté sait décrypter leurs offres et répondre de manière argumentée, évitant que la victime n’accepte une indemnisation insuffisante par méconnaissance de ses droits.